Idée reçue photovoltaique

Vrai ou Faux ? 6 idées reçues sur le photovoltaïque

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Vrai ou Faux ? 6 idées reçues sur le photovoltaïque

Malgré les progrès réalisés cette dernière décennie, les clichés sur la solution photovoltaïque ont la vie dure. Tour d’horizon de 6 idées reçues pour démêler le vrai du faux.

« Les panneaux photovoltaïques, c’est peut-être bien, mais encore faut-il avoir les moyens d’investir. C’est encore une solution réservée aux riches… »

Selon le 11ème baromètre 2022 « Les Français et les énergies renouvelables »  réalisé pour Qualit’ENR, 87 % des Français estiment que les énergies renouvelables sont chères.

On ne va pas le nier. Poser des panneaux photovoltaïques sur son toit représente un réel investissement financier pour un particulier. Une installation d’une puissance de 3kWc revient encore en moyenne entre 9 000 € et 13 000 €. Même si depuis 20 ans, les prix n’ont cessé de chuter avec l’essor du marché chinois, l’augmentation de la concurrence et l’amélioration des techniques de production.

C’est pourquoi l’État a mis en place des aides financières pour rendre l’énergie verte solaire accessible au plus grand nombre : 

  • Le taux de TVA réduit à 10 %.
  • La prime à l’autoconsommation d’un montant de 380 €/kWh pour les installations d’une puissance maximale de 3 kWc.
  • Le tarif de rachat fixé actuellement à 0,10 €/kWh pour la revente partielle de la production.

L’investissement est également amorti grâce aux économies réalisées sur les factures d’électricité. Elles sont estimées entre 30 à 50 % et deviennent chaque année plus intéressantes avec la hausse du tarif réglementé de vente.

« Il faut qu’il fasse chaud pour que les panneaux photovoltaïques fonctionnent. Mais moi, j’habite dans le Nord »

L’idée répandue est que température élevée rime avec hausse de la production solaire. Or ce n’est pas la chaleur mais la luminosité qui est à l’origine de la production d’électricité. C’est la rencontre entre les particules de lumière, appelées photons, et les électrons des modules photovoltaïques qui créé le courant électrique. La production solaire sera plus élevée par temps froid ensoleillé que par temps chaud nuageux.

La température idéale pour un rendement optimal d’une installation photovoltaïque est de 25°C. Au-dessus, le rendement diminue jusqu’à 0,5 % par degré supplémentaire.

En France, les taux d’ensoleillement permettent de rentabiliser une centrale solaire quelle que soit la région. La seule différence : le nombre d’années nécessaire pour atteindre la rentabilité.

« Les panneaux photovoltaïques, ça pollue »

Certes, la fabrication d’un panneau solaire émet des gaz à effet de serre et rejette du silicium dans l’atmosphère. Cristalliser le silicium et fondre le verre nécessitent de les chauffer dans des fours à très haute température. La modernisation des usines et des systèmes de production permet de limiter progressivement cet impact négatif sur l’environnement.

Néanmoins, l’ADEME évalue de 1 à 3 ans la durée nécessaire à un module photovoltaïque pour produire la quantité d’énergie utilisée pour le fabriquer. Si le panneau solaire vit sa vie jusqu’au bout, soit de 25 à 40 ans, la production d’énergie verte contrebalance rapidement la consommation d’énergie liée à sa fabrication.

Quant aux terres rares, elles ne seraient présentes que dans moins de 10% des technologies photovoltaïques selon Greenpeace. Le principal composant des panneaux solaires est le silicium cristallin, un élément extrait du sable ou du quartz, 100 % recyclable comme le verre.

« Oui mais et après ? Les panneaux photovoltaïques, ça ne se recycle pas »

La filière de recyclage des panneaux photovoltaïques s’est professionnalisée en France et en Europe avec l’arrivée en fin de vie des premiers modules solaires. Comme l’observe Greenpeace, ceux-ci sont recyclables entre 95 et 99 % chez la plupart des fabricants.

Ils sont reconnus comme « déchets d’équipements électriques et électroniques » (D3E). Cela signifie que leur collecte et leur recyclage doivent être assurés par les fabricants, les distributeurs et/ou les importateurs de modules. En France, c’est l’éco-organisme SOREN agréé par les pouvoirs publics qui organise gratuitement la collecte et le traitement des panneaux photovoltaïques.

Le verre se recycle à l’infini, le silicium peut être recyclé plusieurs fois pour fabriquer de nouvelles cellules photovoltaïques, l’aluminium est transformé en canettes, le cuivre et l’argent sont fondus.

« Le photovoltaïque, c’est bien mais ça ne suffit pas. Il faut bien combler les besoins et donc…développer les énergies fossiles »

L’énergie solaire est une source d’énergie renouvelable infinie mais intermittente. Comment combler les besoins dans les périodes de baisse de rendement ? La question est légitime. Les détracteurs du photovoltaïque l’accusent d’être responsable du développement de centrales d’énergie d’appoint fossiles, fortement émettrices de CO2.

Pourtant les chiffres parlent d’eux-mêmes. Dans un rapport publié fin mai 2022 , l’ADEME souligne que « Le développement des énergies renouvelables et de récupération en France entre 2000 et 2019 a permis d’éviter la consommation de 1,468 TWhep (térawatt-heures d’énergie primaire) de combustibles fossiles, en France et en Europe, soit l’équivalent de plus de 910 millions de barils de pétrole en cumulé » et 426 millions de tonnes d’équivalent CO2.

Pour faire face à l’intermittence de la production solaire, des solutions existent. Les propriétaires d’installations photovoltaïques peuvent investir dans des batteries physiques afin de stocker l’électricité pour l’utiliser plus tard. Autre solution : la batterie virtuelle. Les quantités d’électricité produites en trop sont comptabilisées et épargnées dans un stock virtuel géré par un fournisseur d’énergie. Avec un simple abonnement, le client accède à ses stocks dès que son autoproduction est trop faible.

Pour plus de performance, le photovoltaïque doit aussi s’accompagner en parallèle d’une baisse des consommations énergétiques grâce à des actions de sobriété et d’efficacité énergétiques (adoption de nouveaux comportements économes en électricité, isolation et ventilation des bâtiments,…)

« De toute façon, personne ne veut du photovoltaïque »

Toujours selon le 11ème baromètre 2022 « Les Français et les énergies renouvelables », 3 Français sur 4 estiment que les énergies renouvelables sont incontournables pour améliorer la performance énergétique de l’habitat. 44 % disposent déjà d’un équipement utilisant les énergies renouvelables et 37 % envisagent d’investir. 72 % ont confiance dans les panneaux solaires et 81 % les jugent incontournables dans le mix énergétique. Cette solution est considérée comme une technologie respectueuse de l’environnement, une source de pouvoir d’achat et un atout pour augmenter la valeur immobilière.

Ce qui fait débat, ce sont les centrales photovoltaïques au sol. Le gigantisme de certaines installations inquiète, créé des conflits d’usage, pose des questions de préservation de la faune et de la flore, et peut menacer la préservation des paysages. Mais la grande majorité des projets sont des projets locaux de taille raisonnée valorisant des terrains en friche ou d’anciens sites industriels inutilisables.

Si le photovoltaïque a ses défauts, ses atouts l’emportent et font de l’énergie solaire une des énergies incontournables du mix énergétique. Faciles à installer, avec des coûts qui restent maîtrisés, les panneaux solaires sont la solution privilégiée pour autoconsommer et tendre vers l’indépendance énergétique.

Sources :

https://irisolaris.com/impact-des-panneaux-solaires-sur-l-environnement/

https://mypower.engie.fr/energie-solaire/conseils/idees-recues-photovoltaique.html#1

https://www.otovo.fr/blog/les-news/barometre-qualit-enr-2022/

https://infos.ademe.fr/magazine-juin-2022/dossier/lenvers-des-cliches-sur-les-energies-renouvelables/